Une vie douce-amère coréenne.

Publié le par yokai

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A bittersweet life, le nouveau film du cinéaste sud-coréen Kim Jee-Woon (3 Extrêmes, Les deux soeurs) doit déjà être considéré comme un petit joyau très représentatif du polar à l’asiatique.

L’histoire: Sunwoo, interprété par le très séduisant et laconique Jeon-Min Hwang est un directeur d’hôtel respecté.

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Bras droit de Kang, chef de gang de la mafia, il a la réputation d’être “effrayant”. Rapide, discret et efficace, il est l’employé modèle en qui Kang (Kim Yeong-Cheol) met toute sa confiance au point de lui confier un secret : il est passionément amoureux de Heeso (Hae-qon Kim, vue notamment dans Volcano High.) Il la soupçonne pourtant de voir quelqu’un d’autre et charge Sunwoo en son abscence de la surveiller afin de confirmer ses doûtes. Il lui ordonne de mettre fin à cette histoire, si histoire il y a. La personnalité de la jeune maîtresse de Kang séduira ce dernier qui prendra sur lui de désobéir. Il est loin de mesurer la portée de son acte…

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A première vue pas de quoi s’émerveiller devant un tel scénario et on sent venir une douce odeur de vengeance et de règlement de compte, somme toute assez banals. On aurait tort de penser cela car A bittersweet life explore les tréfonds de l’âme humaine. En effet, du côté des personnages, un vieux chef de gang tourmenté entre sa conception aveugle de l’honneur et sa jalousie dévorante, un bras droit en plein état de grâce, partagé entre sa loyauté et un sentiment ambigu de compassion, un second veule, vulgaire et sans scrupule, des bandits vachement bien sapés, hauts en couleurs, forts en gueule et parfois complètement paranoïaques se cherchent, se jaugent, se bafouent, se trahissent et s’entretuent pour la bonne cause.

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Côté ambiance, une musique classique, légère et rafraîchissante bercent des scènes de castagnes très réalistes. Des lumières verdâtres conduisent à des intérieurs pourpres, des néons blafards et des lampes timides éclairent des espaces épurés, des tanières bariolées et des sous-sols suspects. Enfin, certaines scènes poétiques, violentes, mélancoliques ou drôles sont sublimées par des cadrages savamment recherchés.

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Si Deux soeurs m’avait peu convaincue, j’avais été agréablement surprise par le moyen- métrage de 3 Extrêmes. Là, je suis complètement conquise et j’en redemande…

Précipitez-vous alors si vous le pouvez dans l’unique salle en France qui le distribue encore : le MK2 Hautefeuille dans le 6ème arrondissement à Paris. Sinon, armez-vous de patience pour le choper en DVD ou l’intercepter peut-être sur Arte.

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Publié dans CINOCHE

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