Need of more space ?

Publié le par yokai

constable 33.jpg Les conditions de logement, les transport en commun, les centres commerciaux, les voyages organisés, les lleux culturels, le mouvement de la ville, les relations humaines… m’oppressent au point que …
Parfois, je me sens étriquée dans mon être. Comme si mes pensées n’avaient plus de place. Le corps ne se sent jamais chez lui parce que trop bousculé dans les endroits publics, trop piétiné par la marche du temps, trop asphyxié par la respiration de la bête noire à membres d’acier…

Il n’y a pas le temps ni l’espace pour se déployer, comme un arbre au milieu d’une forêt. Je suis l’arbre de cette forêt. J’ai besoin du lieu comme tout le monde, du moins, parachutée là, il est devenu ma nécessité. Il faudrait pouvoir y respirer sans manquer d’avaler l’être de l’autre qui te colle partout, qui te suit partout. Tu dois toujours compter avec l’autre, qui a ta vie en viager.

Il faut voir cet étrange phénomène qui pousse l’autre à se cogner à toi dans la rue alors qu’il a tout l’espace pour ne jamais te rencontrer, ou bien comment comprendre qu’il ressente le besoin certainement irrépressible, vital, intégré? de s’assoir à côté de toi dans une salle vide. La peur du choix multiple des possibilités multiples?
Aussi, quel paradoxe que ceux qui aiment la solitude soient les plus emmerdés. Comme si leur simple existence mettant en cause toute la machinerie de la promiscuité forcée de la civilisation humaine. Je suis seule sur mon île, je revendique d’être le seul être à occuper mon moi.

Comment se fait-il qu’il soit souvent impossible de se déployer comme on le voudrait, partout. Pourquoi devoir rogner sur son espace vital pour satisfaire celui d’autrui. N’est-ce pas finalement les sociétés urbaines telles qu’elles sont construites qui sont inadaptées et qui reportent leurs mécanismes infernaux sur les individus qui reportent leurs mécanismes infernaux sur l’individu qui reporte ses mécanismes infernaux sur toi et moi qui reportons nos mécanismes infernaux sur toi ou moi ?
Les gens se terrent dans des HLM, dans des zones pavillonnaires, accèdent à la propriété dans un lotissement concentrationnaire….. Les gens se terrent dans leur appartement-cagibi ou se perdent dans leur pavillon-monument. Où est la mesure de l’homme?
Des gens voyagent dans des maisons sur roulettes et batissent dans une nature ouverte des enclos éphémères pour protéger leur propriété privée. Laquelle? Celle construite à force de combats essentiels ou celle labellisée, certifiée conforme par les sociétés capitalistes en propagande?
L’espace…Il ya bien longtemps qu’on est trop nombreux sur terre. Voilà pourquoi, il faut habiter Mars. Voilà pourquoi il faut coloniser un ailleurs. C’est la seule épidémie qu’on ne peut ni ne veut éradiquer, le progrès tentaculaire et boulimique d’une civilisation humaine paternaliste.
Demandons-nous ce qui prend le plus d’espace dans nos vies, nos manques superficiels, l’extinction de notre moi originel, devenu une espèce en voie d’éradication ou la satisfaction phallique d’avoir conquis l’espace d’autrui?

Dans ma peinture, j’accède à ce paradis céleste où je pèse 10 tonnes et mesure 15m de haut. J’y habite un domaine infini d’où je regarde patiemment arriver mon invité débonnaire au pas léger.

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Publié dans GROSSES COLERES

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