Réflexions iufmesques 2

Publié le par yokai

Certains l'auront peut-être remarqué, je développe en ce moment une forme rarissime de formatagite aiguë. Qu'est-ce donc que cette bête curieuse?

Il s'agit d'une forme de contagion très peu étudiée par nos amis en blouse blanche, qui se développe chez les individus suivant dans un but professionnel des formations à concours. Elle se caractérise par des accès de cynisme, d'humour noir et de révolte névrotique faisant alterner des passages de grand abattement, de rires hystériques, de paroles incohérentes et de migraines. Elle explique notamment pourquoi les patients se parlent à eux-mêmes sans arrêt, sont couverts de boutons gênants, ne se nourrissent que de chocolat et développent un amour indécent pour tout ce qui leur est étranger d'ordinaire : l'hypocrisie, l'égoïsme et la critique facile. Elle touche surtout les personnes sensibles qui résistent sans comprendre à toute forme de rééducation du langage et du comportement.

Il n'existe à cette date que peu de remède malheureusement. Mais, suivie de près par la médecine du coeur, je me suis proposée comme cobaye afin que cesse un jour pour des milliers de bonnes âmes cette forme allergique au formatage intellectuel. Parmi les solutions préconisées, il y a celles-ci, toutes plus généreuses les unes que les autres:

- dormir en cours;

- poser des questions hors-sujet;

- ou continuer à poser des questions tout simplement;

-faire les exercices sur des feuilles déjà utilisées et se défendre de toute radinerie en disant que les feuilles très chères seront achetées une fois le concours obtenu;

-parler dans le plus grand secret une langue archaïque c'est-à-dire celle pratiquée dans la vie de tous les jours;

-avoir autant de couleurs de cheveux que d'humeurs du jour;

-participer à des évènements culturels sans intérêt comme le cinéma, les concerts…;

- travailler surtout pendant les vacances;

-écrire des pensées philosophiques sur un blog de manière anonyme;

-enfin, développer tout un tas de projets personnels guidés arbitrairement par un plaisir personnel.

Voilà pour les premiers soins que j'essaie, confiante, de suivre dans l'espoir de ne pas y laisser ma peau à cette préparation. Mais, me direz-vous, pourquoi continuer?

Autre trait de caractère de cette maladie: une fâcheuse tendance à être profondément paradoxal sans s'en rendre compte, poussant par exemple, à espérer secrètement réussir très vite ce concours tout en affectant une sorte de détachement auquel personne ne croit…

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Bien à vous.

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Publié dans GROSSES COLERES

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